195 groupes militants demandent aux Nations unies un programme de développement amenant davantage les gouvernements à rendre des comptes

195 groupes militants demandent aux Nations unies un programme de développement amenant davantage les gouvernements à rendre des comptes - Civic Space

Quelque 195 groupes de la société civile du monde entier appellent les Nations unies à mettre la reddition de comptes des gouvernements et les médias indépendants au centre d’un nouveau cadre de développement mondial. Notre déclaration conjointe survient avant une réunion du Groupe de travail ouvert des Nations unies sur les Objectifs de développement durable, qui aura lieu cette semaine à New York et comprendra de nouveaux débats sur la gouvernance.

Les Nations unies élaborent actuellement un programme de développement mondial pour l’après 2015 – l’échéance fixée pour les Objectifs du millénaire pour le développement – qui déterminera les priorités mondiales en termes de développement pour les décennies à venir.  La déclaration – coordonnée par ARTICLE 19 et le Forum mondial pour le développement des médias (GFMD), rassemblant des organisations de 77 pays répartis sur les cinq continents – dispose que l’accès à l’information et la liberté des médias sont essentiels pour un futur programme de développement. Les systèmes permettant à la population d’amener les gouvernements à rendre des comptes sont primordiaux pour atteindre une croissance économique, l’égalité sociale et la viabilité environnementale.

« La création de gouvernements ouverts est indispensable à un développement significatif. L’accès à l’information et des médias libres et indépendants sont cruciaux pour garantir la reddition de comptes des gouvernements ainsi que les engagements en matière de développement. Il est vital que les Nations unies reconnaissent la large base de partisans, à travers le monde, de cibles de développement incluant la liberté des médias et l’accès à l’information », a déclaré Thomas Hughes, directeur exécutif d’ARTICLE 19.

« Avec cette déclaration, les groupes de la société civile de toutes les régions du globe s’adressent à leurs représentants aux Nations unies. Il serait absurde d’ignorer le rôle des médias et de l’information dans la promotion de la transparence et de la reddition de comptes au moment de déterminer les objectifs et les cibles de développement des prochaines décennies. L’accès à l’information et des médias indépendants sont essentiels au développement. Le Groupe de travail ouvert des Nations unies se réunit à nouveau cette semaine, et il est primordial qu’il tienne compte de ce message », a déclaré Leon Willems, président du GFMD.

La coalition exhorte les Nations unies à :

  • déterminer un objectif spécifique pour « assurer une bonne gouvernance et un cadre institutionnel efficace » ;
  • inclure dans cet objectif une clause pour « garantir que chacun puisse jouir de la liberté d’expression et d’association, de la liberté de manifester pacifiquement et de l’accès aux médias indépendants et à l’information » et « protéger le droit du public à l’information et à l’accès aux données officielles ».

L’année dernière, un groupe consultatif de haut niveau – chargé de conseiller le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sur le programme post-2015 – a recommandé un nouvel objectif portant sur la bonne gouvernance pour un futur projet de développement. Cet objectif viserait notamment à veiller à ce que chacun puisse exercer son droit à la liberté d’expression et bénéficier de médias indépendants et de l’accès à l’information. Le rapport de ce groupe (Un nouveau partenariat mondial : Vers l’éradication de la pauvreté et la transformation des économies par le biais du développement durable) a été largement salué pour avoir reconnu le rôle fondamental joué par les droits humains pour garantir un développement économique et social significatif.

« Le Groupe de personnalités de haut niveau a clairement établi que l’accès à l’information, ainsi que la transparence et la reddition de comptes des gouvernements sont indispensables au développement. Ces recommandations doivent être appliquées et officiellement incluses pour rendre le programme post-2015 satisfaisant », a déclaré Thomas Hughes.